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Sainte
Anne nous parle d'un toujours et d'un
autrement Nous sommes devant un port
qui vit et qui à travers des signes
inquiétants et douloureux montre à
qui veut les voir les difficultés que
traverse le monde de la pêche.
Ici et dans le port
d'à côté, des bateaux sont en
attente d'un avis favorable de l'administration
pour leur utilisation. Sortiront-ils de la flotte
de pêche ? De nouvelles
réglementations remettent en cause des
situations qui semblaient normales ou
acceptées jusqu'ici
L'on sent aussi que
l'ambiance est à la morosité pour les
criées : moins de poissons, moins d'achats.
La ressource elle même est malade et il faut
envisager de la solliciter autrement . A ce sujet,
l'avis des uns et des autres à de
l'importance et en tous les cas une certaine
justice se doit d'accompagner les décisions
dans les différents pays
concernés. Il retentit comme un appel
à vivre la pêche autrement qu'il y a
quelques années sans aucun doute. Comment ?
Rien n'est écrit à l'avance.
Regardons le passé non pas pour le
regretter, ni l'embellir
Il n'y a qu'à
écouter les anciens pour savoir tout ce qui
a été mis en uvre avec
succès pour l'amélioration du travail
et des conditions de vie, pour
l'amélioration de la pêche et
l'accompagnement de la filière pêche.
N'oublions pas que dans le passé il a fallu
aussi faire face à des situations nouvelles
et continuer d'avancer. Aujourd'hui un autrement
est à demander, à mettre en oeuvre et
à vivre pour que la pêche dans notre
pays, dans notre région, dans notre ville
reste l'expression de la mer comme lieu de travail
et de vie pour les hommes. On le comprend bien, rien
ne se fera sans doute, en dehors d'une
manière d'agir qui manifestera souvent une
unité et une réelle cohésion
dans les différents domaines de la
profession. Rien ne pourra se faire
isolément. Le Pape Benoit XVI, dans
sa dernière encyclique rappelle l'importance
du principe de subsidiarité. C'est à
dire que ce qui peut être
décidé au niveau local ne doit
être décidé par le niveau
supérieur que si le niveau local est capable
de le réguler, de trouver une solution
totale ou partielle. On sait qu'il faut voir les
choses de plus haut que simplement au niveau local
immédiat. Mais il semble que
désormais, il soit comme acquis de voir des
décisions importantes et parfois aux
conséquences économiques et humaines
pour le moins perturbantes et parfois
désastreuses, prises par des technocrates
qui imaginent de loin un monde où l'homme
n'est plus qu'un agent exécutant et non plus
l'acteur responsable de son avenir. Cela est malheureusement
vrai en bien des domaines dans notre pays et devant
les difficultés des uns et des autres, les
seules aides ou subventions financières ne
sont pas là pour donner sa vraie valeur au
travail de l'homme. Cette réponse est
incomplète. Cela ne dispense pas
d'encourager et d'estimer. Combien les choses
seraient vécues autrement si ceux qui
édictent des principes donnaient aussi de
vraies raisons d'espérer, des raisons et de
vrais moyens pour garder la tête haute et le
cur ardant au travail ! Une représentation
classique de Sainte Anne nous montre cette femme
faisant lire à la Vierge Marie les vieux
textes bibliques. N'y aurait il pas un message qui
nous rejoint et qui peut donner sens aux sacrifices
à consentir, aux efforts qui sont si souvent
le lot des uns et des autres ?. Demain
s'écrit aujourd'hui et il s'écrit
avec ce qu'hier nous a laissé
précieusement. La mission de la mer est
pour l'église une présence qui veut
manifester l'importance de l'humanité et la
grandeur d'une vie de travail dans le monde
maritime . Elle est là pour
rappeler combien une économie cherchant
avant tout le profit est une économie
incomplète quand elle fait passer les
programmes avant les personnes. Parfois dans notre monde
si malmené, il y a une tentation du "
à quoi bon ", du " pourquoi tout cela ", du
" après moi le déluge "
. Cette tentation est
réelle et sérieuse. Sainte Anne nous
révèle, avec la Vierge Marie, combien
" autrement " est une des manières de Dieu
pour ouvrir des chemins de rencontre et de vie.
Cette femme est avec sa fille déjà en
présence d'un autrement inimaginable
à vue humaine mais possible. Mes amis cette fête
de sainte Anne nous fait regarder ici la
capacité de l'homme à se renouveler.
Et celle de Dieu a faire qu'aucune voie ne soit
sans issue, quand l'homme garde l'espérance.
Sainte Anne en a fait l'expérience à
une période où l'avenir de son peuple
semblait bien sombre. En passant à la
criée de temps en temps le matin
relativement tôt, en parlant avec les uns et
les autres, en écoutant tout ce que l'on me
dit pour m'apprendre à ressentir et à
comprendre ce monde de la pêche, en lisant le
Marin ou des articles qu'on me fait parvenir, je
suis frappé de voir l'attachement fort des
hommes à la mer et la particularité
de la vie maritime de la
pêche. Si des regrets et des
difficultés sont exprimés,, avec
souvent comme une sorte de fatalisme, Il y a aussi
, et voilà ce qu'aujourd'hui nous ne devons
pas oublier, exprimées, souvent, une
volonté et une espérance. Là
est une force inimaginable. Ici se trouve de quoi
construire, avancer au large comme le faisait
retentir le Pape Jean Paul II au début du
nouveau millénaire, comme pour nous inviter
à voir loin. " Toujours plus avant ".
C'est la devise de notre commune de la Turballe qui
depuis toujours vénère avec affection
sainte Anne, la Mère de Marie et qui depuis
55 ans fait vivre ce pèlerinage festif.
" Toujours plus avant ".
Ces mots d'hier, il nous faut les relire et y
trouver de quoi offrir aux
générations à venir, autrement
sans doute, la beauté d'une mer
généreuse qui fait vivre celle et
ceux qui voient en elle une réalité
vivante, donnée pour la vie des
hommes. Les sauveteurs en mer nous
rappellent que cette dernière doit
être respectée pour ce
qu'elle est, et qu'elle est
capricieuse. Les sauveteurs nous donnent un signe,
celui qui nous dit que même dans les cas de
tempête ou de danger, il y a aussi avec
l'aide des autres, le courage des hommes, et l'aide
discrète de sainte Anne, des moyens de s'en
sortir. Que cette fête de
sainte Anne apporte une lumière et souligne
la valeur d'un travail qui a marqué et
marquera encore notre cité, notre paroisse
en ce temps difficile. Qu'elle intercède et
inspire les pouvoirs politiques et
économiques dans leur recherches de
solutions pour l'intérêt
général, le bien commun et pour
l'avenir. Ici on ne fait pas que
parler du monde maritime, on le voit on le vit.
AMEN Père
Yvon Barraud
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